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Esprit Falaise

samedi, juin 5 2010

L'année des 12 lunes

En 2010 il y a que 12 pleines lunes (normal), alors qu'en 1996 (année d'équipement de la voie) il y en a eu 13 (plus rare). Partis pour faire Tchao Godillo, mais devancés par 253 cordées on décide de se rabattre sur L'année des 13 Lunes tout à coté.

Julien accroché à son tonneau à la dérive Les 5 premières longueurs déroulent bien (surtout quand Stéphanie saute le premier relais avec légèreté et insouciance), puis on arrive au pied du gros morceau : Une belle fissure déversante, orange et bien ouverte. Finalement plus impressionnante que difficile, elle assure un moment mémorable accroché à un tonneau de calcaire genre bouée à la dérive : « Je suis bien là, accroché à ma bouée les pieds dans la vide... »

Stéphanie à la sortie de la voie S'en suit une longueur où la principale difficulté est de trouver le point suivant en un temps limité (seulement deux choix : soit en haut soit à droite). Enfin une dernière longueur typée coups de cul (6a, 6a obligatoire) : une dalle où on sert les fesses, une dülfer où il faut pas trainer, puis un dernier mouvement sur prises verticales. Très jolie, mais pour les personnes juste dans le niveau, va falloir envoyer du linge.

Image d'Épinal avec les bouquetins devant les piliers de la pointe DzératBref une belle voie comme toujours dans les pointes Dzérat, à ne pas sous-estimer quand on est pile dans le niveau.

dimanche, décembre 27 2009

Vin rouge, Falaises et MasterMind...

Gigondas, son vin, ses dentelles de Montmirail, ses caves, un lieu qui a tout pour attirer du monde, et du beau.
Et Gigondas attire du monde, et du beau.
Sauf en décembre.
Oui, en décembre c'est la TEF qui va à Gigondas.

Une corde à double, quelques dégaines, leurs vieux chaussons et leurs baudriers dans le sac, Jo et Sam sont parti début décembre à Gidondas tâter les dentelles et gouter le fameux vin du pays. C'était un vrai retour aux sources de la TEF, tout y était, les marches d'approche de 3h dans la broussaille à se diriger uniquement au topo, comment s'orienter uniquement au topole fameux pouvoir spécial de la TEF de se lancer, quelque soit la qualité du topo, dans la voie la plus dur du secteur alors qu'elle cherchait la chouette 3 longueurs en 5b+, les repas cheaps à grand coup de plâtrées de raviolis...la 1ere 6c+ de la journée, ou comment la TEF se démerde pour toujours se lancer dans la voie la plus dur du secteur...bref du bon temps.


Alors oui, si vous vous posiez encore la question : Gigondas c'est mort en décembre. Point de raves endiablées ou de soirées de folies jusqu'au bout de la nuit au Macumba, avec des filles courtes vêtues qui vous abordent un verre de Mojito à la main. Par contre, pour une belotte avec Dédé au troquet du coin, un chocolat chaud chez Jeannette ou une dégustation de vins dans un caveau avec des bouteilles à 12000, là c'est parfait.

Et puis à Gigondas, il a le gite de Gigondas.

Et dans le gite de Gigondas, on peut jouer au MasterMind.

le célèbre jeu...

Comme dans toute les refuge de Montagne. d'ailleurs (Albert 1er : MasterMind, Envers des Aiguilles : MasterMind, Couvercle : pas MasterMind, mais des nouvelles érotiques d'escalade, c'est pareil...) Bref, le MasterMind c'est le truc bien sympa quand il pleut et qu'on est coincé au refuge, mais c'est pas non plus le truc qui nous tiens 3 jours. Cela dit c'est toujours mieux que le "Qui est-ce ?" tout autant répandus dans les refuges.

est-ce que ton personnage est blond ?

Tiens, parlons-en du "Qui est-ce ?" le jeu où il faut retrouver le mec qui a été choisi par son adversaire, en posant des questions sur son physique. Qu'est ce que ça fout dans un refuge de montagne ça ? hein ?! Vous imaginez bien la cordée des frères Huber, 120kg de muscles en sueur, de retour d'un 8a les mains toutes strappées en train de rabattre les petit panneau des personnages qui n'ont pas de lunettes ?

Ce genre de truc moi ça m'énerve. mais passons.

Pour parler un peu plus des sites d'escalade autour de Gigondas, c'est 2 barres rocheuses qui s'étendent sur 2 km environ d'est en ouest (Les Dentelles de Montmirail et la chaine des Clapis) et quelques voies écoles un peu autour. Les marches d'approche varient entre 5min et 45min en fonction du secteur. La particularité des Dentelles et des Clapis c'est d'être grimpables toute l'année grâce à leurs astucieuses faces sud et nord.

quelques voies majeures :

Classe !L'aiguillette Lagardel'aiguillette de Lagarde par la face Est (5c-6a) : belle longueur de 30m qui fini sur une partie bien verticale avec des préhensions dans le plus pur style aravesque.



Classe !au sommet de l'arret Est de la brècheL'arrêt Est de la brèche des Dentelles (5b) : une ambiance classieuse, surtout par grand vent du nord : une main droite gelée, une main gauche confortablement au soleil.








Il y a bien-sûr pléthore d'autres voies tout aussi intéressantes voir plus, en 1 2 ou 3 longueurs, du 4 au 8, equipées comme une Clio toutes options ou en terrain d'av'. Le tout sur un calcaire de qualité et varié, offrant des prises à doigts tout comme des bacs du siècle. Bref, pour tout les goûts quoi.

Et en plus si il pleut vous pourrez toujours faire un tour dans le caveau des Trintigeants pour gouter un Chateaunuef du Pape blanc, ça cout un rein, mais c'est pas dégueux...

lundi, août 24 2009

Ardèche - 1er Jour - Salavas - Falaise de Fontgarnide

1er jour de grimpe en Ardèche. La chaleur est attendue, donc direction une falaise bien à l'ombre le matin : Fontgarnide. Tout à coté du village de Salavas à un jet de pierre de Vallon Pont d'Arc. Falaise orientée plein ouest, donc à l'ombre tout le matin. Notre carnet de voies ce jour là :

Au sommet de la falaise de Fontgarnide

Bof 54. Variante (5b) : La malédiction de la 1ère voie : Discontinue au possible. Un bon pas de bloc, puis plus rien. On cherche encore la suite en 5 pour la deuxième partie.

Intéressant 50. Le Rouge y est (L1: 4b, L2: 5c) :

  • L1 : Intéressant et varié pour la cotation. Très patiné, mais en étant plus fin que la majorité des patineurs (prises de pieds et de mains plus sioux) cela ne gène pas.
  • L2 : Belle écaille à dompter. Sioux ou physique selon le style du grimpeur. Bel ensemble avec L1.

Classe ! 49. "Ne vous y fiez pas" (4c/6a) : En effet, ne pas se fier à la cotation étrange, car le 4c dure peut être 3 mètres, puis un bon crux ample et athlétique sur petites prises, suivi d'une écaille superbe de prises et de mouvements amples. Sam adore.

Classe ! 43. "Prolégomaine" (6a) : Prolégomènes veux dire « Longue et ample préface qu’on met à la tête d’un livre, pour donner les notions nécessaires à l’intelligence des matières qui y sont traitées. ». Et c'est tout à fait ça : Joli et long début en dalle à trous qui donne le ton pour la suite : Traversé sous un léger bombé que l'on remonte avec équilibre et finesse avant des bon bacs pour sortir. Même pas morpho, de l'ampleur, pas (encore?) de patine ou si peu... Miam !

Ardèche - 1er Jour - Pont d'Arc - (Little) Deep Water Soloing

Magnifique ! Pont d'Arc - Rive Gauche (3a-9a):

Niveau grimpe il y a de quoi faire

  • Lieu : Pont d'Arc - Rive Gauche.
  • Matériel : Maillot de bain et chaussons ne craignant pas trop l'eau.
  • Topo : Aucun.
  • Cadre : Grandiose.

Il suffit de deviner une ligne, de sonder si la profondeur de l'eau est suffisante et c'est parti. En montant, on apprécie le cadre, la finesse des prises en dentelle, la liberté de mouvement et c'est quand cela devient plus dur que l'on prend conscience de la hauteur atteinte. De la dentelle en gros dévers, cela monte, un passage sur plats et cela redescend. Plus dur sera la chute...

Plus typé bloc au dessus de l'eau que vrai Deep Water bien haut, mais il y a de quoi faire, et parfois bien assez haut.

lundi, juillet 13 2009

Esprit Montagne - L'Aiguille du Moine par l'Arête Sud Classique

Plantage du décor : Cela fait quelque temps déjà que l'on cherchait à faire une course de rocher d'ampleur avec un vrai sommet au bout. Après moultes hésitations, notre choix s'est porté sur l'Aiguille du Moine et son arête Sud Classique : Départ d'un refuge connu (Refuge du Couvercle) et apprécié (miam les tartelettes en dessert), niveau de difficulté modéré (deux mini-longueur en V/V+), descente tranquille par la voie normale (cool, deux courses en une), parcours avec recherche d'itinéraire mais avec de bons repères, le soir retour au refuge pour éviter le stress de l'horaire et du départ du train du Montenvers sans nous, etc... Bref de quoi ravir notre première expérience en haute montagne en autonomie complète.

Les terribles échelles d'accès du refuge du Couvercle Arrivé sans soucis au refuge du Couvercle, avec le toujours impressionnant passage dans les échelles. Le lendemain, départ frais comme des roses et plein d'envie pour le sommet. Bon, Samuel ayant oublié le deuxième brin de corde, on regarde partir les autres cordées pour la voie normale et l'arête Sud classique. Samuel en profite pour établir un nouveau record Bas du Glacier du Moine - Refuge du Couvercle en aller-retour : 15 minutes.

Les cordées devant nous se divisent en deux types : Celles qui tracent et que l'on ne reverra plus, celles qui n'en savent pas plus que nous et qui s'éparpillent de partout dans la face et celles qui en savent moins que nous. Dans tous les cas, c'est cool, car il n'y aura pas de bouchons.

Leçon : Ne jamais suivre aveuglément une cordée. Toujours suivre son sens de l'itinéraire et la description du topo. Il y a aucune raison pour que la cordée de FInlandais devant vous connaisse mieux l'itinéraire.

Samuel dans la grande cheminée qui permet de rejoindre le gendarme en TDe plus, en chausson on dépasse tranquillement les cordées en grosses. Dans la première partie, cela passe vraiment de partout. On continue à bon rythme, et une petite longueur en cheminé effeuillée nous permet de rejoindre l'arête. Tranquille jusqu'ici on est nickel.

On arrive "au pied de la cheminée qui monte à la brèche immédiatement à gauche du grand gendarme en T à droite".

Leçon : Mieux vaux se familiariser avec les descriptifs de topo de montagne, car les instructions comme "suivre en ascendance à droite le dièdre-cheminée couché-oblique en laissant à main gauche la rive droite du glacier de la face Ouest" ne sont pas si rares.

Cette cheminé est la plus belle longueur de la voie, avec que des passages toujours faciles mais parfois sioux. Par contre c'est un passage dissymétrique car la première longueur est longue et facile et la deuxième est très courte et très bloc (3 mètres max de difficultés). Pour les montagnards aimant se coincer et tirer comme une mule cela sera tout droit, pour les grimpeurs cela sera possible en finesse sur le mur de droite suivi d'une traversée. Plus loin arrive le terrible passage du dièdre évasé : Samuel encore vivant après l'épreuve du dièdre évasé

  • Description dans le guide Vallot : « ...mène à un dièdre. Gravir la fissure dans son fond (4m, IV) »
  • Celle du topo "Sommet du Mont Blanc" : « Prendre pied par un grand écart dans un dièdre évasé un peu lisse, mais pouvoir de bonnes prises (4c/5, coin de bois) »
  • Et celle du topo-guide c2c : « Par un large pas vers la gauche prendre pied au bas d'un dièdre évasé. Le remonter (V athlétique, coins de bois et sangle) »

Leçon : Quand les topos sont pas d'accord sur la cotation, croire la plus dure. (Ici c'est "V bien tassé et bien athlétique" qui convient le mieux)

Alors jamais de la vie c'est IV : C'est évasé, c'est lisse, on est pas bien, l'équilibre est dur à trouver (Une lolotte dans un IV on aura tout vu) et c'est bourrin pour en sortir. Tout cela en 4 mètres pas plus. Et il y a effectivement un coin de bois pourri, avec une sangle encore plus pourrie autour qui du coup ne sert pas à grand chose. Donc chapeau bas aux premier ascensionnistes (1928).

Les fesses de Julien qui passent limite-limite Le dièdre évasé et suivi par un cheminée "malcommode". "Malcommode" en langage topo-alpi cela veux dire que tu vas en baver et que jamais tes fesses et ton sac ne passeront à la fois. Donc, c'est parti pour 6 mètres de ramping en crawl coincé pour passer cette @$#! de goulet-cheminée-mâchoire. Par contre, aucun risque de chute là, bloqué comme cela tu iras pas plus loin...

La suite est plus calme avec de beaux passages de rocher au soleil. Jusqu'à la dernière difficulté technique : Le petit mur en V : Là encore topo :

  • Vallot : « ... au pied d'un petit mur vertical ; le gravir soit par une fissure à gauche (IV), soit directement (V/V+, courte-échelle possible). »
  • Sommet du Mont Blanc : « ... au pied du petit mur en 5/5c. Le franchir (1 piton) - la sortie à gauche est plus facile (4c) - ... »
  • c2c : « ... au pied d'un petit mur (V+). La sortie sur la gauche est plus facile (IV+). »

Stéphanie sur l'arêteDéjà tout le monde est d'accord sur les cotations. Il y a plus le piton, mais un vieux friends coincé. Ayant été refroidi par le "dièdre évasé", on se lance tout de suite avec dans l'idée de faire la variante à gauche. Ben c'est dur quand même, les prises sont toutes lisses à cause des gens (dont nous) qui patinent tous au même endroit, les fissures sont bien rondes, et pareil c'est très bloc (3 mètres max) et c'est violent. Cette fois on passera en tirant sur les coinceurs... On a tous fait du 6b à vue, et là un 4c au tire-clous, va falloir améliorer notre technique sur ce genre de pas "délicats".

Leçon : Les cotations Cham' sont très tassées vers le bas, et le style de grimpe est souvent bien différent de ce que l'on retrouve en falaise. Donc prévoir de la marge, et pas hésiter de tirer sur les clous quand on sent que cela passera pas rapidement...

Après c'est pas fini, mais plus de pas durs. Et hop, arrivée au sommet. Horaires estimés pour l'ascension : Vallot (4h à 4h30), Sommet du Mont Blanc (3h à 4h), nous (7h).

Leçon : Les horaires sont pour des gens qui vont à la vitesse requise en montagne : Qui savent se décider vite et avancer rapidement. Donc difficile à respecter quand on commence à traîner dans les passages durs.

Samuel au sommet de l'Aiguille du Moine Petite photo au sommet, admiration du panorama, repos et c'est parti pour la descente...

Leçon : Ne jamais sous-estimer la descente. Topos (2h à 3h), nous (4h30).

La descente par la voie Normale semble moins paumatoire que la montée par cette même voie, car on a une meilleure vue d'ensemble. Et donc on ne s'est point planté de trajet, par contre c'est long... Et on a peut être en peu abusé des rappels (0 rappel obligatoire et on en a fait 7). Déformation de grimpeur de grandes voies sans doute...

Belle vue sur le Moine au premier plan à droite du chat du refuge de l'envers En conclusion, magnifique voie, avec un panorama 3 étoiles, je conseillerai juste aux grimpeurs de grandes voies de ne pas se laisser trop bercer par les cotations légères et les temps canons des topos et autres « Course intéressante et très fréquentée ; il y a que 2 passages délicats » (Vallot). C'est long, de manière ponctuelle bien hargneux et si on ne retourne pas au refuge le soir il va falloir courir sur le rocher...

La sortie sur camptocamp.